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Quand la mesure de l'AMH est-elle utile?

29-07-2022

Le test AMH permet de déterminer la quantité d'hormone anti-müllérienne présente dans le sang. Ceci est utile dans trois scénarios : l'estimation de la ménopause, l'estimation de l'(in)fertilité et l'estimation du dysfonctionnement ovarien.

Qu'est-ce que l'AMH?

Chez la femme, l'hormone anti-müllérienne (AMH) est produite par les cellules de la granulosa des petits follicules ovariens. L'expression est la plus forte dans les follicules préantraux et les petits follicules antraux et disparaît dans les grands follicules pendant les stades terminaux de la croissance folliculaire dépendant de la FSH. L'AMH joue donc un rôle dans le recrutement initial et la sélection du follicule dominant. Il s'agit donc d'une mesure du stock de follicules primordiaux dans les ovaires, reflétant la réserve ovarienne.

Chez le mâle, l'AMH est produite par les cellules de sertoli et induit la régression de la démarche de Müllerse, qui est le précurseur de l'appareil génital féminin. Sous l'influence de la testostérone, la production d'AMH diminue progressivement à partir de la puberté.

Estimation de la ménopause/du vieillissement ovarien basée sur l'AMH

L'AMH reste maximale de l'âge de 2 à 4 ans jusqu'à la puberté. Par la suite, l'AMH diminue progressivement, signe de l'épuisement de la réserve folliculaire antrale (Figure 1). L'AMH varie très peu au cours du cycle menstruel, elle peut donc être mesurée à tout moment du cycle. Le déclin définitif de l'AMH commence environ 3 à 5 ans avant la ménopause, ce qui fait de l'AMH un marqueur plus sensible que la FSH, la LH et l'œstradiol pour prédire la ménopause.

La FSH est moins adaptée pour prédire la ménopause, car elle ne commence souvent à augmenter que lorsque le cycle est très irrégulier. L'AMH diminue déjà au début d'un cycle irrégulier. De cette façon, les femmes dont la fertilité est déjà réduite peuvent être identifiées plus rapidement et plus précisément.

Estimation de la (in)fertilité basée sur l'AMH

Comme l'AMH reflète le nombre de follicules recrutables, elle est un bon marqueur pronostique de la réponse ovarienne à l'hyperstimulation ovarienne contrôlée en FIV. L'AMH sérique basale, déterminée avant la stimulation (généralement le troisième jour du cycle) est un bon marqueur de b. L'AMH est très bien corrélée avec le nombre de follicules antraux et le nombre d'ovocytes collectés (Figure 2). Cependant, le dosage de l'AMH et de l'inhibine B n'ont que des propriétés prédictives modérées pour prédire une faible réponse à la FIV. Par conséquent, ils ne doivent pas être utilisés comme des prédicteurs individuels de la réponse à la FIV. Ils peuvent toutefois servir de tests de dépistage ou être utilisés en association avec d'autres tests de réserve ovarienne pour permettre une "gestion du traitement" plus individualisée et optimisée. L'AMH ne doit certainement pas être utilisée pour exclure les femmes du traitement. La détermination de l'AMH dans le contexte de la prédiction d'une grossesse réussie n'est pas recommandée.

Chez les patientes traitées par chimiothérapie à l'adolescence, on constate un appauvrissement du "pool" ovarien. L'AMH sérique semble supérieure à la FSH et à l'inhibine pour détecter cette diminution de la réserve ovarienne, tant chez les femmes ayant des cycles réguliers que chez celles prenant une contraception orale. L'âge, le régime de traitement et le nombre de cycles de la thérapie gonadotoxique sont des facteurs importants qui influencent la réserve ovarienne. L'AMH s'avère donc être un paramètre précieux pour ces patients en ce qui concerne les conseils de fertilité et la planification familiale future.

Estimation du dysfonctionnement ovarien sur la base de l'AMH

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est l'un des troubles endocriniens les plus courants chez les femmes en âge de procréer. Elle se caractérise par une anovulation, une augmentation des androgènes en circulation et des ovaires polykystiques. Une augmentation de l'AMH dans le cas du SOPK reflète une multiplication par 2 ou 3 du nombre de follicules en croissance. L'AMH peut contribuer au diagnostic du SOPK et être utilisée pour estimer la gravité du dysfonctionnement ovarien. Cependant, l'AMH manque de sensibilité en tant que marqueur individuel pour le diagnostic. Il peut être utilisé comme substitut pour estimer le FNPO ("follicle number per ovary") lorsque l'échographie est impossible.

Pratique

Au Labo Maenhout, nous effectuons nos propres tests pour mesurer la quantité d'hormone anti-müllérienne. Nous effectuons le dosage de l'AMH sur du sérum (le sang EDTA ne convient pas). Actuellement, le test AMH n'est pas remboursé par l'INAMI et coûte 38 euros.