La variole du singe en question et réponse

07-06-2022

Récemment, plusieurs cas du virus de la variole du singe, souvent abrégé en variole du singe ou monkeypox, ont été signalés dans plusieurs pays de l'UE, dont la Belgique. Un état de fait.

Quel est l'agent responsable de la variole du singe ?

La variole du singe est causée par le virus de la variole du singe (MPXV), qui appartient à la famille des orthopoxvirus (à laquelle appartient également le virus de la variole). La variante ouest-africaine du MPXV circule actuellement dans l'UE (il existe également une variante Congo-Basin en Afrique centrale qui provoque une maladie plus grave).

Comment le virus de la variole du singe est-il transmis ?

Une personne ou un animal infecté peut transmettre le MPVX par une lésion cutanée, par les voies respiratoires ou par les muqueuses. La transmission interhumaine nécessite un contact étroit avec une personne infectée. La transmission se fait alors par contact physique direct avec des lésions cutanées ou des liquides organiques ou avec des vêtements, du linge ou des objets ; ou par des gouttelettes respiratoires en cas de contact prolongé. La transmission de la mère à l'enfant ou les infections nosocomiales sont également possibles. La transmission par contact sexuel fait actuellement l'objet d'une enquête.

Le virus de la variole du singe est-il contagieux ?

Actuellement, on estime que le risque de transmission pour la population générale est très faible et élevé, notamment pour les hommes ayant des contacts sexuels avec plusieurs hommes (HSH). La contagiosité est maximale en période de lésions cutanées, mais la transmission peut également se faire avant, par l'intermédiaire de gouttelettes.

Quels sont les symptômes de la variole du singe ?

Après la période d'incubation de 6 à 13 jours en moyenne, il y a généralement une phase prodromique avec des maux de tête, de la fièvre, des douleurs musculaires et dorsales et de la fatigue. Un à trois jours plus tard, une éruption cutanée parfois très prurigineuse (de la macule à la croûte en passant par la papule, la vésicule et la pustule) apparaît au site de l'infection, qui s'étend rapidement à d'autres parties du corps, y compris les mains et les pieds. Une caractéristique typique de la variole du singe est que toutes les lésions apparaissent au même stade. C'est ce qui les distingue de la varicelle.

Cependant, en Europe, la présentation semble être atypique, avec principalement des éruptions dans la zone génitale ou périanale et avec des lésions à différents stades.

Quelles sont les mesures à prendre en cas de suspicion de variole du singe ?
Pour un cas éventuel, une histoire complète est importante. Cela inclut l'apparition des symptômes, l'activité sexuelle, les antécédents de voyage ou la participation à des événements, le contact avec un cas confirmé, le statut VIH, les autres IST et la vaccination contre la variole.

Un échantillon est également recommandé. Le patient doit être dirigé de préférence vers un hôpital tertiaire ou universitaire, compte tenu des mesures de sécurité strictes à respecter (tablier de protection, gants, masque FFP2 et protection des yeux).

Puis-je prélever moi-même un échantillon ?

Si vous prélevez vous-même l'échantillon, veuillez suivre les directives ci-dessous:

• Le meilleur échantillon est un écouvillon provenant d'une pustule ou d'une vésicule naissante ou fermée. Ceux-ci contiennent de nombreuses particules virales. Les baux matures avec croûte ne sont pas utiles. Utilisez un eSwab (capuchon rose) et prélevez la base de la lésion vigoureusement et avec une pression suffisante pendant 10 secondes pour recueillir suffisamment de cellules épithéliales et de liquide vésiculaire.
• Pour les lésions anales ou rectales : prélever un écouvillon anal ou rectal. Utilisez un eSwab (bouchon rose).
• En l'absence de lésions cutanées, prélever un échantillon nasal ou oropharyngé. Utilisez un écouvillon eSwab (bouchon rose), eSwab (bouchon orange) ou Covid (bouchon rouge).
• Il peut être utile de prélever également un échantillon de sang EDTA (bouchon violet) pour des examens complémentaires.

Enveloppez les échantillons dans du tissu absorbant et utilisez deux sacs superposés avant de les livrer au laboratoire. Garder au frais jusqu'à la collecte.

L'analyse est gratuite pour le patient.

Que doit faire le patient en cas de contamination (éventuelle)?

Jusqu'à ce que le résultat soit connu, le patient doit rester en isolement strict. En cas de contamination réelle, l'isolement est obligatoire jusqu'au séchage complet et à la guérison des lésions cutanées. La durée habituelle est de 21 jours.

Tous les cas probables et confirmés doivent être signalés à l'Agence pour les soins et la santé.