Indications pour l'électroférèse des protéines anno 2022

26-12-2022

Lorsque l'électroférèse des protéines est entrée dans le laboratoire clinique dans les années 1950, c'était le seul moyen de doser les protéines sériques. Aujourd'hui, on peut le faire tout aussi bien avec l'immunochimie moderne. Par conséquent, les indications de l'électroférèse des protéines se sont quelque peu affaiblies au fil des ans, mais ce test reste néanmoins pertinent.

Que peut-on voir sur une électrophérèse moderne?

L'électroférèse (ou électroférèse des protéines sériques) est un test qui mesure la quantité et les types de protéines dans le sang ou l'urine. Anno 2022, sur la base des résultats de l'électroférèse des protéines, des conclusions peuvent être tirées pour les protéines énumérées ci-dessous:

Albumine : principalement dans le nord de la Flandre orientale, beaucoup de personnes vivent avec une bisalbuminémie (une bande d'albumine dédoublée). Ce constat est très anodin et ne nécessite aucun suivi. Un faible taux d'albumine indique généralement un problème hépatique ou rénal (néphrose).
Alpha-1 globulines : cette fraction protéique augmente dans la phase précoce d'une réaction en phase aiguë. Si les taux d'alpha-1 sont faibles, on peut soupçonner un déficit héréditaire en alpha-1-antitrypsine (AAT).
Alpha-2 globulines : on y trouve principalement l'alpha-2-macroglobuline et l' -haptoglobine. Dans les échantillons hémolysés in vitro, le complexe hémoglobine-haptoglobine peut être perturbant. Une absence congénitale d'haptoglobine est rare (± 1/1000). Lors d'une hémolyse in vivo, le taux d'haptoglobine diminue de manière significative. Dans le syndrome néphrotique, la proportion relative d'alpha-2-globulines augmente.
Bêta-globulines : cette fraction est constituée principalement de transferrine (bêta-1) et du facteur de complément C3 (fraction bêta-2). En cas d'inflammation chronique, la teneur en transferrine diminue ; en cas de carence en fer, elle augmente. Dans les échantillons conservés pendant quelques jours après le prélèvement, la teneur en C3 diminue. Un pontage bêta-gamma (soudure) est caractérisé par le remplissage de la vallée entre les régions bêta et gamma et est associé à la cirrhose du foie.
Gamma-globulines : cette fraction est constituée principalement d'immunoglobulines. La détection et le suivi des fractions monoclonales sont les principales indications pour demander une électrophorèse des protéines. En présence d'une fraction monoclonale (paraprotéine) non connue auparavant, il convient d'effectuer une immunofixation supplémentaire pour identifier la fraction (IgG, IgA, IgM, kappa, lambda). Les paraprotéines n'ont pas de position fixe dans le phérogramme : on les trouve généralement dans la région gamma, mais parfois aussi dans la région alpha-2 ou bêta (ce qui peut parfois interférer avec la quantification). Parfois (lors de l'utilisation de l'électrophorèse capillaire), nous trouvons des artefacts : ces "fausses paraprotéines" peuvent être dues à la présence de certains médicaments dans le sérum (comme certains antibiotiques ou agents de contraste radiologiques). De même, lorsque le plasma est présenté au lieu du sérum, une bande de fibrinogène interférente peut être confondue avec une paraprotéine. L'électrophorèse est plus objective que le dosage quantitatif des immunoglobulines IgG, IgM et IgA.

Les indications de l'électrophorèse

Anno 2022, les deux principales indications pour demander l'électrophorèse des protéines sériques sont:

Dépistage de la paraprotéinémie
Élaboration de résultats de protéines plasmatiques spécifiques mal compris, par exemple des immunoglobulines apparemment extrêmement élevées

Une note importante à cet égard est que l'électrophorèse et la détermination de l'albumine ne peuvent pas être remboursées ensemble sur une même demande par l'INAMI.